Au sortir de la cellule interministérielle de crise, ce jeudi 21 juillet, le préfet de Guyane Thierry Queffelec a réagi à la grève de la faim entamée ce matin par Sandra Trochimara, maire de Cayenne. Le représentant de l’Etat s’avoue « étonné par l’action d’hier » et retoque toute forme d’inertie dans la prise en charge des demandeurs d’asile.
Après le sit-in du 9 juin, Sandra Trochimara, maire de Cayenne, fait une nouvelle fois part de son indignation face à une « situation qui perdure » : l’occupation des trottoirs de plusieurs rues du centre de Cayenne par des ressortissants étranger en attente de solutions d’hébergement. La municipalité a pourtant obtenu gain de cause en justice, au début du mois, après un référé-utile au tribunal administratif. Mercredi prochain, 25 personnes installées sur le trottoir sont dans le viseur d’une expulsion, a annoncé la préfecture.
Hier, mercredi, suite à l’arrivée d’une douzaine de ressortissants étrangers, des tensions palpables ont pris lieu et place sur la rue Arago. Dans un communiqué publié ce jeudi matin, Sandra Trochimara a indiqué qu’elle entamait une grève de la faim, estimant que « ce territoire ne comporte pas les structures d’accueil et d’hébergement dédiées à ces publics, donc une impossibilité à exercer son devoir ».
La réaction de Thierry Queffelec après une soirée mouvementée sur la rue Arago
Ce à quoi le préfet de Guyane n’a pas manqué de réagir à l’issue de la cellule interministérielle de crise du jour. « Au 2e trimestre [2022], Madame Trochimara avait déjà eu une réponse adaptée » d’après Thierry Queffelec.
La préfecture a aussi battu le rappel en fournissant quelques chiffres. En 2022, les demandes d’asiles sont en baisse de 27 % par rapport à l’an passé. Et sur les 1356 enregistrées depuis le début de l’année, 30 % ont été formulées par des ressortissants syriens.
En Guyane, la politique de relogement se concentre dans un premier temps sur les personnes vulnérables. Ces dernières sont en droit d’avoir accès à une « mise à l’abri de transition ». Les hommes seuls sont bien souvent écartés de ce dispositif. Selon le préfet, on compte « à peu près 1000 » places pour les demandeurs d’asiles, 60 % en hôtel, 40 % en HUDA.
« L’action d’hier soir nous a un peu étonné puisque ce sont 12 personnes qui sont arrivées ce jour-là : une personne enceinte et son compagnon, 2 couples avec des enfants et une personne malade qui présente des fragilités. On n’a pas pu les repérer à Saint-Georges de l’Oyapock parce qu’elles sont passées par un schéma de rentrée assez discret. » retrace Thierry Queffelec.
S’en référant à plusieurs vidéos publiées sur les réseaux, le préfet de Guyane regrette des « passages en force » ce mercredi 20 juillet et pointe du doigt des propos « racistes et homophobes ». « Ça peut être porté au pénal si les gens le souhaitent. » a-t-il dit, dans une vidéo en direct sur la page Facebook de Mo News. « La notion des coups d’éclats, ce n’est pas la politique de l’État. » conclut Thierry Queffelec. Son intervention est à retrouver ci-dessous.