Après levée du piquet mercredi dernier, un protocole de fin de grève a été signé par les délégués de 3 syndicats représentatifs sur 4 le jeudi 21 juillet. L’Opérateur public régional de formation (OPRF) de Guyane deviendra prochainement le lycée du Larivot. Explications.
Le contrat de service public entre la collectivité territoriale de Guyane (CTG) et l’OPRF est arrivé à son terme le 30 juin 2022. Actée le 25 février 2022 en Assemblée Plénière à la CTG, la restructuration de l’OPRF prendra forme à la rentrée de septembre. Les bâtiments du Larivot mis à disposition de l’opérateur seront récupérées par la collectivité, qui souhaite officiellement y créer un « lycée professionnel de plein exercice. »
Un secret de polichinelle, à l’origine d’une mobilisation importante des formateurs et salariés qui craignaient pour leur avenir. Depuis la mi-avril, un piquet de grève mis en place par des grévistes empêchait l’accès aux locaux du Larivot. Au cours de ce mouvement, des salariés de l’OPRF ont interpellé les responsables politiques afin de leur exposer les risques de nivellement par le bas de l’offre de formation en Guyane. Ils pointaient aussi du doigt des retards de paiements des salaires (voir nos précédentes éditions).
Dans une convention transitoire signée par Joséphine Lucas, directrice par intérim de l’OPRF (et directrice des ressources humaines de la CTG) et Gabriel Serville, des modalités de mise en œuvre de la fin de la convention ont finalement été annoncées le 24 juin.
L’OPRF devient le lycée du Larivot
« Ce contrat de service public constituant l’essentiel des ressources de l’OPRF, l’établissement public se retrouve dans l’incapacité de faire face à ses charges » peut-on lire dans ce document que Mo News s’est procuré.
Au terme d’un appel de fonds, la CTG s’est ainsi engagée à mettre 1 Million d’euros supplémentaires sur la table. Des fonds destinés à payer les salaires restants et les dispositifs d’accompagnement des salariés, au nombre de 46. L’ensemble des prestations et factures engagées avant le 30 juin 2022 (sauf celles qui ont été conclues avec des prestataires externes) doivent aussi être payées par la collectivité, selon les termes de cette convention.
L’opérateur public régional de formation, créé en 2014, devait de son côté, à compter de la signature de cette convention, accompagner les travaux et opérations nécessaires à la « transformation » des locaux en lycée, et ne plus engager de nouvelles formations.
Une quarantaine de postes dans l’administration annoncés par la CTG
Ce jeudi 21 juillet, un protocole d’accord de fin de grève a été signé par les délégués syndicaux (UTG, CFDT CDTG et CFTC) et la direction de l’OPRF. La CFE-CGC a refusé de parapher le texte.
En contrepartie de la fin du mouvement de grève, la direction de l’OPRF s’engage à payer intégralement les salaires pour l’ensemble des jours de grève du 14 février au 19 juillet, annonce ce nouveau texte. « À compter de la signature du protocole, le mouvement de grève prenant fin, l’accès aux locaux est de nouveau possible pour l’administration et les personnes autorisées à pénétrer dans les lieux. » explique la CTG par voie de communiqué.
Selon nos informations, au cours des différents échanges qui ont émaillé la fin du mois de juin et le début du mois de juillet, la CTG a promis une quarantaine de postes dans l’administration aux grévistes. Certains des salariés sont toutefois déjà partis en préretraite, ou préfèrent d’emblée une rupture conventionnelle. Le lycée du Larivot devrait de son côté ouvrir dès septembre. Une chose est sûre : les inscriptions sont déjà ouvertes.