Au centre Pagaret de Rémire-Montjoly se tient une exposition d’huile sur toile et d’acrylique : « Couleurs Plume ». Il s’agit de la première exposition individuelle de l’artiste Brésilien Vanderlei Fracalossi.
Face à ce tableau d’un Ara bleu, un sentiment d’observation est imminent, comme si ce perroquet pouvait, à tout moment, s’extirper de sa toile. C’est le même ressenti pour chaque tableau, le regard ne trompe pas, c’est celui de l’artiste Brésilien Vanderlei Fracalossi, celui qui a peint ces 31 toiles.
24 ans après…
Vanderlei Fracalossi est Brésilien d’origine italienne. En 1993, il débarque en Guyane pour suivre l’amour de sa vie, qui est guyanaise. Vanderlei Fracalossi a toujours peint, depuis son plus jeune âge. En effet, il est autodidacte : « Je peins depuis que j’ai 14 ans ! À l’époque, c’était occasionnel ». L’envie grandit de plus en plus : « J’avais cette flamme en moi qui me dévorait ! », poursuit l’artiste.
En 1998, il expose collectivement avec l’association « Culture plurielle » qui n’existe plus aujourd’hui. En 24 ans, les temps ont changé, mais pas sa passion. Alors en août 2021, avec l’aide de Cynthia Bache, responsable du centre Pagaret, il prépare cette exposition. Un an pour tout réaliser. « C’était très dur, je travaillais 7 jours sur 7. De 8 heures du matin jusqu’à très tard dans la nuit. Mais j’ai continué, avec courage. Si on écoute son corps, on ne fait pas », se souvient-il.
« Je ne suis pas connaisseur en oiseau, mais je sais les peindre »
Pourquoi les oiseaux ? L’idée lui vient lors du confinement, période stressante pour certains : « Je voulais donner de la joie, donner l’opportunité de voir du beau, de s’émerveiller. Les oiseaux, c’est la liberté, ils peuvent aller tout là-haut, ce que nous, humain, ne pouvons pas faire… », explique-t-il avec le doigt pointé vers le ciel. C’est aussi un souvenir d’enfance. Plus jeune, Vanderlei Fracalossi possédait déjà des volatiles. Et quand il est arrivé en Guyane, il avait deux perroquets : Cocote et Cocodrila (qui chantait du Mozart). L’artiste se remémore ces moments avec émotion.
Il y a également la technique de travail pour réaliser ses œuvres toutes aussi colorées les unes que les autres. Pour Vanderlei Fracalossi, une couleur n’est pas simplement une couleur. « Il ne suffit pas de mettre du rouge, il faut ajouter de la complémentarité : le vert pour le côté foncé et le jaune pour le côté lumineux ! » raconte le peintre. Ce sont des règles universelles, des valeurs qu’il aime énormément, justement, pour cet aspect universel.
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Être observateur
Vanderlei Fracalossi, a l’œil ! Il contemple la nature avec attention. Par exemple, il sait qu’à 10 heures, les Quiquivi sont présents devant le musée de Cayenne, son lieu de travail. Il note aussi qu’aux alentours de 18 heures, une grande quantité de perruches fait le spectacle. « Il suffit d’ouvrir sa fenêtre ! » s’enthousiasme-t-il. À travers ses toiles, il souhaite aussi transmettre un aspect écologique, de protection de la nature : « J’aimerais qu’on se rende compte de ce qui nous entoure. »
Des idées plein la tête, Vanderlei Fracalossi compte bien organiser une exposition en 2023, mais pour l’instant, le thème est un secret : « Le seul indice que je peux donner, c’est que ça sera une exposition réaliste, voire hyper-réaliste », termine-t-il d’un regard amusé.