Dans une missive adressée à Gérald Darmanin après l’assassinat d’Andy Ramkaran, le maire de Matoury et président de la CACL souligne « l’insuffisance de moyens pour surveiller les frontières » et la multiplication des faits de séquestrations à domiciles et de vols avec violences sur le territoire. Serge Smock appelle à un « sursaut de l’État » pour lutter contre le fléau de la violence qui gangrène notre société.
L’assassinat du chef d’entreprise Andy Ramkaran dans sa boulangerie à la Cotonnière Est ce mercredi matin a suscité l’émoi. Il ravive aussi le débat sur l’insécurité en Guyane.
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Serge Smock, maire de Matoury et président de la CACL, a réuni une partie de son Conseil Municipal au cours d’un échange à la préfecture avec le préfet Thierry Queffelec et le sous-préfet délégué à la sécurité Cédric Debons.
Un courrier a été remis à l’attention du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer Gérald Daramanin. Dans cet écrit, Serge Smock bat le rappel en préambule : « Cet énième fait de violence m’interpelle et ramène à notre souvenir les faits successifs de meurtre du chef d’entreprise Maurice Chen-Ten-You en juillet 2016, de Patrice Clet en novembre 2016 et de Hervé Tambour en février 2017 qui avaient provoqué la première marche des 500 frères contre la délinquance et les mouvements sociaux de plusieurs semaines qui en ont découlé, en mars et avril 2017 ».
Le président de la CACL constate ensuite « l’absence de résultats » face aux moyens promis alors par l’État pour enrayer ces différents phénomènes de violence.
« Mon inquiétude est grandissante, car nous observons une prolifération d’armes sur le territoire qui entraine une recrudescence de ces actes de violence avec arme à feu ou arme blanche, en particulier sur le territoire de la Communauté d’Agglomération du Centre Littoral dont je suis également président », poursuit-il.
En mettant en exergue l’évaluation à la baisse du nombre d’habitants à Matoury et dans plusieurs communes du territoire, Serge Smock invite les services de l’État à tenir compte « des réalités démographiques pour déployer en bon nombre les forces de police et de gendarmerie nécessaires à la sécurité du territoire Guyanais. »
Il conclut en appelant à un « sursaut de l’État, pour que tous les moyens utiles soient urgemment mis en œuvre pour lutter contre ce fléau de violence qui gangrène notre société et notre territoire, plonge les familles des victimes dans la peine » et conduit les administrés à « vivre une insécurité permanente et un stress quotidien. »
« La Guyane serait-elle un territoire à part ? » questionne-t-il.