Le SE UNSA dénonce la situation de grande précarité vécue par cinq enseignants du côté de Camopi. L’organisation syndicale observe également « diverses situations alarmantes » seulement trois semaines après la rentrée.
Une situation problématique, presque séquentielle à chaque rentrée scolaire. Des enseignants affectés dans les communes de l’intérieur vivent dans des conditions déplorables. C’est au bas mot le message alarmant transmis à la presse et au recteur de Guyane par le SE-UNSA ce mardi 20 septembre.
Le syndicat, qui compte près de 1600 adhérents, prépare une mission de 5 jours du (11 au 15 octobre) sur le fleuve Maroni afin de visiter les établissements scolaires du premier et du second degré entre Maripasoula et Grand-Santi.
Et, comme à chaque rentrée, des manquements dans la prise en charge des enseignants qui se portent volontaires pour enseigner dans ces communes font surface.
Un courrier daté du mardi 20 septembre et adressé au nouveau Recteur de Guyane Philippe Dulbecco souligne une partie des soucis rencontrés sur le terrain par les enseignants récemment affectés.
« Concernant Camopi, commune où vous avez effectué votre rentrée, des jeunes enseignants pourtant volontaires se retrouvent sans domicile fixe alors qu’ils doivent assurer le service d’enseignement aux élèves de la commune » introduit la missive.
Plusieurs débrayages du personnel éducatif dans le Haut-Maroni
« On a tenu à dénoncer la situation des collègues qui se retrouvent sans logement dans une situation de promiscuité et d’insécurité. » explique Emmanuel Octavie, responsable de l’action syndicale sur les fleuves pour le SE-UNSA. Selon le syndicaliste, qui a enseigné pendant 8 ans au collège Gran Man Di Fou, cinq professeurs sont sans solution de logement depuis début septembre à Camopi. Ces derniers auraient été placés en arrêt maladie depuis plusieurs jours.
« Si aucune solution n’est apportée sous huitaine, le SE UNSA vous demande expressément de procéder au retrait immédiat des personnels en souffrance sur ces sites » enjoint le courrier communiqué au Recteur.
Du côté du fleuve Maroni, plusieurs débrayages ont eu lieu cette semaine. Un préavis de grève, transmis le 10 septembre, a été suivi d’effets dans les écoles des villages d’Antecume Pata, de Taluen, d’Elahé et de Pidima ce lundi 19 septembre. Les enseignants déplorent notamment l’absence d’interventions régulières du RASED (Réseau d’aides spécialisées pour les enfants en difficulté) bien que les écoles soient classées en Rep +. Le manque de matériel scolaire, de solutions informatiques ou encore l’insalubrité ont tout autant été pointées du doigt.