Moïra tient le compte Instagram Yékriik qui évoque l’histoire et les cultures de la Guyane. Cette étudiante en Master 2 Civilisations, cultures et sociétés mention société et interculturalité a accepté d’échanger avec Mo News à ce sujet, ses engagements, inspirations et projets.
Pourquoi tu t’es lancée sur les réseaux ?
J’étais déjà passionnée d’histoire. J’avais envie de partager ça et je ne savais pas trop comment, les réseaux, c’est gratuit et ça va plus vite qu’un livre. À ce moment-là, je travaillais et je n’avais pas beaucoup de temps. Je notais des idées pour le jour où je me lancerai.
Puis un jour, j’ai eu ce besoin d’avoir quelque chose que je voulais et je me suis lancée en février 2021.
Est-ce qu’il y a des sujets tabous que tu n’évoques pas ?
J’évite de rentrer dans des sujets trop politiques. Si c’est dans le sens des idées de conception du monde, si ça touche à des grandes questions de société, ça ne va pas me déranger. Par exemple, pour des élections, je ne prendrais pas forcément position. Je fais attention.
Comment tu perçois l’histoire à l’école, en Guyane ?
C’est sûr qu’il faudrait l’adapter au territoire. Il faudrait aussi que les histoires de notre territoire, l’histoire des outre-mer ne soit pas enseignée qu’aux enfants de nos territoires. L’histoire, coloniale, ça concerne la France. De manière générale, on est un peu oublié. L’enjeu, c’est d’en parler chez nous, c’est sûr, mais aussi aux autres de la France.
L’enjeu est aussi de donner envie d’apprendre l’histoire ?
Il y a des gens qui peinent à trouver des financements, qui animent les ateliers patrimoine à Soula et qui ont pour projet de faire un tour de la Guyane. Des professeurs avec des initiatives individuelles, qui font des choix dans la marge de liberté que laisse le programme national, sur les études de cas, de parler du territoire.
Des manuels existent, mais pas énormément… Puis, si tu viens deux ans enseigner en Guyane, ce n’est pas dit que tu veuilles te prendre la tête avec l’histoire régionale. C’est aussi l’enjeu de former des locaux, plus de pluralité des voix. Plus d’historiens et d’historiennes. Ce sont pleins de choses qui s’imbriquent.
Des projets pour la suite ?
J’aimerais bien démarrer TikTok, car sur Instagram, mon public, ce sont les 25-30 ans. J’ai aussi une majorité de femmes. Donc TikTok pour aller vers un autre public. Et j’ai l’impression qu’on peut faire quelque chose de plus spontané. J’aimerais bien commencer un podcast, créer un site… Mais quand j’aurai plus de temps.
Je suis aussi ouverte pour des propositions et réalisations de collaborations.