Au cours d’une réunion de crise, les groupes défilant à Cayenne dans le cadre du carnaval ont rappelé qu’ils n’avaient reçu aucune subvention de la part de la mairie pour l’édition 2022. L’occasion d’acter une dernière « mise en demeure » : s’il n’y a pas de paiement avant le 15 janvier, il n’y aura pas de Grande parade dans la ville capitale, ont décidé les membres du comité. Un temps d’échange avec Sandra Trochimara est prévu en mairie ce vendredi 6 janvier.
Le message de ce soir était un ultimatum ?
Pour le carnaval de rue, à la base, ce n’est pas l’argent qui prime. Maintenant, à l’heure actuelle, on a des prestataires et des assurances à payer. Donc l’argent devient le nerf de la guerre.
Pourquoi les soucis financiers font surface à seulement quelques jours du premier défilé ?
Il y a toujours des soucis. L’année dernière, on avait eu le même problème. C’est toujours pareil. Cette fois, c’est la mairie de Cayenne, le partenaire principal, qui pour le moment n’a pas payé, y compris ce qu’elle devait verser en 2022. La CTG a fait sa part du travail. Nous, en 2023, on ne peut pas organiser tout ce qu’on veut organiser si on n’a pas le budget pour…
Concrètement, vous dites que la Grande parade n’aura pas lieu si l’argent n’est pas versé avant le 15 janvier, la date butoire ?
S’il n’y a pas le budget pour, on ne fera pas de grande parade. Il y aura les défilés, certes, mais pas de grande parade. Sans ce budget, les groupes ne peuvent pas payer leurs assurances. On a aussi des partenaires à payer pour la lumière, les sonos, les collations pour les groupes… La grande parade, c’est ce qui coûte le plus cher, il y a beaucoup plus de logistique.
Des changements à signaler cette année dans l’organisation ?
Le dernier groupe devra rentrer sur le parcours avant 17 h. On a encore une réunion de sécurité, la convention n’est pas encore signée. Normalement, il ne devrait pas y avoir de défilé sur le boulevard Nelson Mandela.
Cette réunion est-elle une tentative de pourparlers avec la mairie ?
Il faut qu’on fasse un peu monter la pression, parce qu’on joue le jeu sur beaucoup de choses, donc on aimerait qu’ils fassent de même. Ce sont les acteurs premiers. On est à la porte du carnaval, ce n’est pas logique qu’à ce stade-là, on en arrive là. On devrait s’occuper des derniers détails pour faire le lancement et non de choses qu’on aurait pu régler depuis des mois.
C’était déjà arrivé par le passé, un retard d’un an sur le paiement des subventions ?
Oui, c’est un peu un ras-le-bol que les groupes veulent montrer aujourd’hui. Les problématiques financières, mais aussi celles relatives à la mise à disposition de beaucoup de choses ne sont pas résolues.
Vous envisagez une Grande parade devant la CTG, un symbole ?
C’est un projet qui n’est pas en sourdine et qui sera une éventualité, pourquoi pas. Il y a une évolution dans tout, pourquoi pas celle-ci. On verra en fonction de la convention qui sera signée si tout sera respecté. On verra large parce qu’une fois que les groupes sont dans les chapeaux de roue, on n’est plus dans la réflexion. À partir de la première sortie dans les rues, on verra si on entame un deuxième projet de Grande parade.