Adilson D., 36 ans, l’homme qui s’était évadé du tribunal judiciaire du Larivot le 14 septembre 2022, s’est rendu coupable d’un vol avec arme sur l’avenue de la Liberté à Cayenne dans la nuit du 10 au 11 février. Jugé en comparution immédiate ce mardi aux côtés d’un jeune majeur, il écope de 36 mois de prison.
Il était recherché depuis près de 5 mois. Le 14 septembre 2022, Adilson D., 36 ans, en attente d’un déferrement au parquet, a échappé à la surveillance des gendarmes. Au nez et à la barbe des militaires, le ressortissant brésilien aurait sauté par la fenêtre d’une algéco avant de s’échapper du tribunal judiciaire du Larivot, menotté.
Malgré les importants moyens de recherches déployés, les gendarmes n’ont plus eu de nouvelles du fugitif. Jusqu’à cette nuit du 10 au 11 février. À 1 h du matin, les policiers de nuit sont appelés pour un vol à main armée sur l’Avenue de la Liberté à Cayenne. Un couple, qui sortait d’un bar, s’est vu dérober un téléphone portable et de l’argent en liquide sous la menace d’une arme de poing.
Deux braqueurs face à la justice
Quatre hommes encagoulés ont pris part au vol. L’épouse, qui parle portugais, aurait tenté de parlementer avec l’un des hommes. Sans succès : ce dernier, Adilson D., fugitif faisant l’objet d’une fiche de recherches, a pointé une arme en direction de son visage avant de fouiller ses poches.
C’est sur la rue Ernest Prévot que trois des auteurs ont été interpellés par la police, quelques minutes après les faits.
Adilson D. et André Paulo L., tout juste 18 ans, étaient présentés ce mardi dans le cadre de la procédure accélérée des comparutions immédiates pour « vol aggravé par deux circonstances ». La troisième personne placée en garde à vue le soir des faits est un mineur.
L’appât du gain
Depuis son évasion réussie, Adilson D. a fait quelques allers-retours vers le Brésil. En garde à vue, il indiquait avoir dormi dans une voiture depuis son retour du pays voisin en milieu de semaine. L’objectif de ce comeback insoupçonné dans un département où il était activement recherché : travailler sur des sites d’orpaillage illégaux. « Je ne voulais pas de téléphone, juste de l’or… Peut-être sa femme aussi… Elle était belle. » déclare-t-il à l’audience, l’air provocant, presque insolent face aux juges et aux parties civiles. Adilson D. faisait l’objet d’une fiche de recherches pour des faits de viol.
Le deuxième individu qui devait répondre de ses actes ce jour est un jeune majeur, inscrit à la Mission Locale. Selon ses dires à l’audience, il aurait agi pour l’appât du gain, faute de rémunération, pour nourrir son fils de huit mois.
Après délibéré, Adilson D. écope de 36 mois de prison fermes avec maintien en détention. Les juges ont prononcé une interdiction définitive du territoire français à son encontre. André Paulo est quant à lui condamné à 18 mois d’emprisonnement fermes dont 6 mois assortis d’un sursis probatoire de deux ans au cours duquel il a obligation de travailler. Ce dernier est également maintenu en détention provisoire.