De passage en Guyane, Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, a visité le camp du tigre, où sont hébergés 18 demandeurs d’asile. Nous l’avons interrogé au guichet unique pour demandeurs d’asile de la préfecture de Guyane.
Pour un premier rendez-vous au guichet unique des demandeurs d’asile, il fallait compter une quarantaine de jours en octobre dernier. Aujourd’hui, ce délai est évalué à 10 jours en moyenne. Comment cela s’explique ?
Cette situation de pression à l’instant t n’est pas propre à la Guyane, elle est liée à une pression extrêmement forte qui fait qu’on est obligé de s’adapter en permanence à des flux qui sont un peu en montagnes russes. Il est difficile d’anticiper, par exemple, l’arrivée massive de syriens et de marocains. Donc, les capacités d’adaptation sont importantes et réelles sur tout le territoire national.
Face à une demande croissante à la fin de l’année dernière, le GUDA a recruté deux nouveaux fonctionnaires. L’OFII sera, aussi, prochainement renforcé en termes d’effectifs ?
On va doubler notre surface de travail sur la rue Lallouette avec de nouveaux bureaux. Il faut rappeler qu’à l’OFII, on ne traite pas que les demandes d’asile. Il y a aussi le regroupement familial, l’orientation vers les cours de français, l’aide au retour pour les personnes déboutées de leur demande…
Les conditions de travail des fonctionnaires sont comparables avec celles qu’on a en métropole. Je rappelle que l’année dernière, en 2022, on a eu un record de demandes d’asiles en France, plus de 130 000. Il faut aussi souligner l’effort fait par les services de l’État pour l’accueil de plus de 140 000 ukrainiens qui se sont vus attribuer la protection temporaire. Dès lors qu’il y a une pression exceptionnelle, on reste sur des délais d’accès à la demande d’asile qui sont assez raisonnables.
Vous estimez que le nombre de places en HUDA* est suffisant pour l’accueil des demandeurs en attente de décisions ?
On est dans une situation d’augmentation très forte des places d’hébergement entre septembre et aujourd’hui avec un millier de places destinées aux demandeurs d’asile. Au niveau national, on a doublé le parc d’hébergements en cinq ans. Je constate qu’ici, on l’a triplé en quelques mois.*
*Hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile.
*199 places ont été ouvertes en HUDA à l’hôtel du fleuve de Sinnamary.
Plus d’informations dans l’édition hebdomadaire du 23 février.