À la veille de la présentation de l’avant-projet sur l’évolution statutaire au congrès des élus, les Guyanais(e)s se remémorent le passif de ce sujet historique en Guyane et expliquent quelles sont leurs priorités en la matière.
« Il serait temps qu’on aboutisse. J’ai commencé à travailler à 19 ans. Depuis ça, j’attends le changement. On met la Guyane en dérogation systématiquement… Il serait temps que tout le monde se mette ensemble et qu’on avance pour la Guyane. Nous, on a tenu longtemps. Je ne sais pas si tout le monde pourra le faire. La priorité, c’est la continuité territoriale. Je ne vois pas pourquoi on doit payer 150 ou 200 euros pour aller à Maripasoula, par exemple. »
« C’est vrai que ça fait l’actualité de la Guyane depuis plusieurs années, particulièrement depuis 2017. J’ai vu que les élus ont pris le sujet à bras-le-corps. Donc, on attend de voir ce que ça va donner. Une formule sui generis… J’entendais un auditeur de la radio qui disait ce matin qu’il ne faut pas que la Guyane se perde dans son autonomie, notamment en raison des fonds européens. D’un autre côté, nos problématiques ne sont pas entendues au national. Il y a pourtant tellement de priorités. La sécurité, l’accompagnement des jeunes, la lutte contre la délinquance. Il faudrait un agenda, des canevas, pour voir comment on peut évoluer au fil des années. »
« Ça me rappelle les deux référendums sur l’article 73-74 et celui que Sarkozy avait proposé concernant la fusion entre le Conseil Général et le Conseil Régional. J’ai voté à cette époque-là, le débat était intéressant. Ce qui m’a étonné, au cours du dernier référendum, c’est qu’il y a eu une très forte abstention. Le maintien de l’article 73 a été permis parce que 14% du corps électoral en a décidé ainsi. Il faut dire que si les gens ne sont pas bien informés ils votent un peu à l’aveugle. Je sais que c’est à nouveau à l’ordre du jour, mais j’ai l’impression que le débat est réservé aux élus, alors que c’est l’affaire de tout le monde. Il faut que le débat devienne plus général, qu’on puisse en discuter au niveau du peuple. J’étais dans l’enseignement. Ce que je souhaiterais, c’est qu’on réfléchisse à ce qu’on pourrait faire mieux ici, en Guyane, par rapport à notre environnement et aux potentialités pour les jeunes, plutôt que de les laisser émigrer pour aller chercher du boulot. L’histoire des compétences que l’on aurait en plus pour favoriser le développement du péyi, je suis pour. L’État ne peut pas tout faire, et puis ils ont tellement de choses à faire qu’ils ont des raisons de ne pas le faire. Si on a des responsabilités sur place, à nous de les assumer. »
« L’évolution statutaire est un sujet qui m’intéresse beaucoup. Si seulement l’équipe actuelle de la CTG avait été en place 50 ans en arrière… La priorité, c’est l’essence. Il faut qu’on prenne chez notre voisin Surinamais ou Guyanien. On peut faire un viaduc entre le Suriname et Saint-Laurent du Maroni. »