L’animatrice de 27 ans qui a déposé Leyhann, le nourrisson de 8 mois brûlé à 40% au second degré, dans un bain d’eau brûlante s’est brièvement exprimée lors du débat devant le juge des libertés et de la détention.
Défendue par un avocat désigné le matin-même, l’une des deux animatrices présentes dans la crèche « Bébé d’amours » lorsque des nourrissons ont été grièvement brûlés a pris la parole devant le juge des libertés et de la détention, dans la soirée du samedi 17 juin.
C’est la seule des mises en cause qui a accepté d’obtenir une décision du JLD juste après sa mise en examen par un juge d’instruction, la seconde animatrice ayant demandé un délai, accordé de droit, pour préparer sa défense. Elle sera de nouveau transférée au tribunal judiciaire du Larivot mercredi prochain.
« Je suis désolée pour l’enfant et pour les parents », a déclaré samedi soir, aux côtés de son avocat Me M’Pika, l’animatrice de 27 ans, en larmes. Juste avant, la jeune femme, originaire de Rémire-Montjoly, a expliqué « ne pas comprendre » pourquoi le juge d’instruction avait évoqué « un risque de lynchage public ».
Mercredi 14 juin, elle aurait plongé Leyhann, le nourrisson de 8 mois retrouvé brûlé à 40% au second degré, dans un bain d’eau brûlante. Les faits se sont produits dans la crèche « Bébé d’amours », au quartier des Âmes Claires à Rémire-Montjoly.
Les deux animatrices en détention provisoire
Samedi 17 juin, les deux animatrices ont été mises en examen pour « violences aggravées par deux circonstances » et « non-assistance à personne en danger ». Les deux circonstances aggravantes étant que les violences ont été commises sur des « mineurs de moins de 15 ans » par des « personnes ayant une responsabilité vis-à-vis de mineurs », selon Yves Le Clair, procureur de la République.
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D’après une source proche du dossier, l’hypothèse d’un différend entre les deux animatrices le jour des faits est une « fake news ».
Mais les circonstances restent encore « floues ». Samedi 17 juin, la substitut du procureur a ainsi réclamé un placement en détention provisoire de l’animatrice de 27 ans pour « empêcher une concertation frauduleuse [entre les deux prévenues] » et « empêcher toute pression sur les victimes ». Sur décision du JLD, la jeune femme dort depuis hier soir au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly, comme l’animatrice de 21 ans qui a demandé un délai avant le débat devant le JLD.
« Elles ont déjà communiqué entre elles avant la garde à vue », a rappelé la substitut du procureur Gaëlle Olivier. D’après des investigations téléphoniques, les deux mises en cause se sont concertées avant leur audition à la brigade de gendarmerie de Matoury. À ce stade de l’enquête, leurs déclarations « ne permettent pas d’établir le déroulement des faits » a aussi souligné la substitut du procureur.