Mardi 27 juin, le CLSPD (Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) de la ville de Cayenne a organisé une conférence débat portant sur la problématique des mules en Guyane, à la demande de l’association SOS Jeunesse. Une rencontre qui a réuni jeunes et moins jeunes, les associations et les autorités.
La salle était remplie d’intéressés et de curieux. Le fléau des mules est régulièrement remis sur la table. Ainsi, l’association SOS Jeunesse a organisé cette conférence débat afin que les autorités et la population puissent échanger. « Cela veut dire que le public s’intéresse à l’avenir de la jeunesse guyanaise. Aujourd’hui, j’ai repris espoir et j’espère qu’il y aura d’autres solutions et perspectives pour eux », se réjouit Wilna Saint-Cyr, présidente de SOS Jeunesse.
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Une démocratisation de la mule ?
Pour le maître de conférence, Thierry Nicolas, la Guyane est en train de vivre sa troisième internationalisation dans le trafic de cocaïne : « À la fin d’une première vague dans les années 1880-1900, puis une deuxième dans les années 1970-1980, on connaît depuis les années 2014-2015 une explosion qui touche davantage l’Europe. La France ne fait pas exception. Et la Guyane est devenue un lieu de transit pour privilégier cette marchandise à destination de l’Hexagone. »
Le combat qu’essaient de mener les associations est aussi celui contre la banalisation de ces actions : « Les interventions ont montré qu’il ne faut pas baisser les bras. Une des intervenantes à exprimer son découragement face à l’ampleur du phénomène… On s’aperçoit que ce n’est pas seulement Cayenne, c’est aussi l’ouest guyanais qui commence à être confronté à ce problème », poursuit Thierry Nicolas.
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Au-delà d’évoquer les risques de santé et pénaux, l’intention à travers ces échanges est de permettre une prise de conscience collective auprès du public, notamment les publics défavorisés, majoritairement touché par ces pratiques. « Nos jeunes valent tellement mieux qu’être délinquants ou faire partie du trafic de cocaïne. Nous ne cesserons pas le combat », insiste Yvane Goua, porte-parole de Trop Violans, également présent ce soir-là.