Jeudi dernier, le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre a écarté deux des offres de reprise du groupe CAIRE, maison mère d’Air Guyane, dont celle soutenue par la collectivité territoriale de Guyane.
La survie de la compagnie Air Guyane a été hypothéquée jeudi dernier. En écartant deux des offres de reprise, le tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre a légèrement créé la surprise. Si la décision finale ne sera délivrée que le 29 septembre, on sait d’ores et déjà que le tribunal, qui avait placé le groupe CAIRE, maison mère d’Air Antilles et d’Air Guyane, en liquidation judiciaire le 2 août dernier, a fait fi de l’offre de reprise soutenue par la Collectivité territoriale de Guyane. Gabriel Serville et ses équipes avaient en effet jeté un regard favorable sur l’offre de la famille Louison, seule en lice pour la reprise unique d’Air Guyane après le retrait courant septembre de l’offre d’un certain Louis Le Carréres.
Afin d’apporter des garanties plus solides, l’offre Louison avait fusionné avec celle de la Cipim (Edeis) et de la Collectivité de Saint-Martin portée sur le périmètre d’Air Antilles, rapporte Guyaweb. Visiblement insuffisant pour le ministère public qui « a requis de ne retenir et de ne se prononcer que sur une offre de reprise partielle des actifs situés en Guadeloupe (offre appuyée par la Collectivité de Saint-Martin) et celle de reprise globale, dite offre CAFOM », explique la CTG dans un communiqué.
Le parquet a retenu les seuls projets de la CAFOM et d’Edeis. Le premier est un groupe, propriété du millionnaire André Saada (propriétaire du Family Plaza en Guyane, notamment) et propose de reprendre moins de 200 des 300 salariés du groupe. En cas de victoire, CAFOM ferait d’Eric Koury, PDG du groupe CAIRE, un « conseiller privilégié pour mener le projet de reprise », selon Tourmag.
Edeis épaule la collectivité de Saint-Martin. Le groupe gère déjà dix-sept aéroports dans l’hexagone dont ceux de Saint-Martin Grande case et Mamoudzo (Mayotte) en Outre-mer.
Délégation de service public
Une décision qui vient aussi chambouler les pleins de la collectivité en Guyane. Pour rappel, Air Guyane était titulaire d’une délégation de service public portant sur les liaisons intérieures en Guyane. Un « contrat » qui coûte chaque année environ 8,5 millions d’euros à la CTG et 1,5 million d’euros à l’Etat.
« Dès lors, dans tous les cas où la solution adoptée aboutirait à rétablir une situation dans laquelle une société unique régirait en même temps les actifs de l’ex-société CAIRE situés aux Antilles et en Guyane, la Collectivité territoriale de Guyane privilégiera avant tout les intérêts guyanais », prévient Gabriel Serville. Le président de la CTG annonce que, dans ce cas de figure, il devra « envisager la dénonciation de l’actuelle délégation de service public aérien ».
Interrogé à l’issue d’une réunion avec le préfet samedi 23 septembre, le président de la CTG a aussi déclaré : « après le 29 [septembre] la Guyane risque de connaître un mois qui sera extrêmement compliqué. »
« Nous nous coordonnons avec la collectivité territoriale de Guyane pour que le service minimal soit possible. » a quant à lui expliqué le préfet de Guyane Antoine Poussier dans un entretien accordé à Mo News à découvrir dans notre prochaine édition hebdomadaire.