Ils sont six requérants à avoir monté un dossier de recours contre l’État pour son implication dans la lutte contre l’orpaillage illégal. Aujourd’hui, les associations dénoncent son inaction. Ce mercredi 17 janvier, une conférence de presse réunissait, dans Cayenne, ces acteurs pour étayer leur action.
« 30 ans de pollutions et de carences », est-il affiché dans la pièce qui reçoit les requérants contre l’État. Aujourd’hui, la coalition (Wild Legal, l’Association Des Victimes du Mercure – Haut-Maroni, la COPAG, la JAG, Maiouri Nature Guyane, Solidarité Guyane et Michel Aloike, chef coutumier du village de Taluen), juge comme insuffisant l’engagement de la France dans la lutte contre l’orpaillage illégal.
Les associations espèrent que ce recours aboutisse et que l’État engage sa responsabilité, en mettant en place des actions à la hauteur de ce que demande la coalition. Notamment d’être en capacité de réparer le préjudice écologique et sanitaire ainsi que sécurisé les zones connues.
Aujourd’hui, quelques solutions sont proposées comme instaurer des « gardiens du Maroni ». Ou encore surveiller les activités illégales avec des drones. Ce qui est par exemple le cas au Brésil.
« On veut pouvoir boire l’eau de la rivière »
Le processus administratif peut s’avérer long. Ici, il s’agit d’une procédure écrite et en fonction de la réponse de l’État, la coalition réagira. Michel Aloike, Yopoto de Taluen assure qu’ils ne laisseront pas tomber : « On ne va pas s’arrêter là… Jusqu’à ce que les gens malades soient indemnisés. »
Selon, certains prélèvements, le taux de mercure mesuré est 10 fois supérieur à la dose recommandée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé). De son côté, Éléonore Johannes, présidente du Collectif des Premières Nations se souvient : « Avant on naviguait sur le Maroni, on voyait le fond, l’eau était claire. Maintenant, l’eau est boueuse, on ne voit plus le fond. »