En février dernier, le Président du CEB (comité de l’eau et de la biodiversité), Patrick Lecante, s’est rendu aux différents bourgs et villages du Haut-Maroni et du Lawa. De nombreux questionnements liés à l’eau s’étaient posés et des solutions avaient été proposées. 7 mois après, quel est l’état des lieux ?
Ce samedi 30 juillet, se déroulait l’investiture du nouveau Gran Man de la communauté Wayana et du village Twenké, Patrick Twenké. À cette occasion, Patrick Lecante, Président du comité de l’eau et de la biodiversité (CEB) et maire de Montsinéry-Tonnegrande est revenu sur les problématiques liées à l’eau dans cette zone du Haut-Maroni, proche de Maripasoula.
En effet, en février dernier, le président du CEB et le futur Gran Man se rencontrent pour résoudre différents points noirs : l’approvisionnement en eau potable, la pollution du fleuve et la navigabilité.
Les solutions proposées
Concernant l’approvisionnement en eau, il s’agit de dysfonctionnement du réservoir au sein même du bourg et un problème d’entretien des infrastructures de distribution de l’eau potable au robinet. De plus, une incertitude au niveau de la qualité de distribution s’est posée et quatre villages en amont d’Antécume Pata n’ont pas accès à l’eau.
Ainsi, une demande de renforcement de la relation entre la SGDE (Société guyanaise des eaux), les usagers et les équipes sur le terrain est formulée. Une proposition de formation pour les jeunes directement sur place est également envisagée afin d’avoir un agent dédié à l’entretien et donc assurer la chloration. À noter, que des recherches d’eau souterraine ont également été menées, mais n’ont, pour le moment, pas été concluantes.
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Une pollution du fleuve constance
À cause des activités d’orpaillage sur la crique Lipo, la pollution du fleuve ne va pas en s’améliorant. La dégradation de l’eau aux alentours du bourg est non négligeable. Ainsi, le CEB explique : « La coopération transfrontalière est un élément incontournable et préalable pour faire face aux enjeux ». Et dans la mise en place du processus de gestion de la ressource en eau sur le bassin-versant du Maroni, les autorités coutumières comptent bien soutenir les voix Wayanas.
Aussi, dans le cadre du projet BIO-PLATEAUX, qui consiste au partage de la connaissance, l’organisation conjointe de la surveillance pour aller vers une planification conjointe, des actions de coopération pour l’amélioration de la qualité de l’eau se multiplient. « C’est un processus indispensable et long, qui ne portera ses fruits qu’à moyen terme », confie le CEB.
(Re)organiser la naviguabilité
Plusieurs propositions sont en vue pour améliorer et sécuriser la navigabilité. Dans un premier temps, le nettoyage des berges dans les sauts dangereux, « entre Antécume Pata et Taluen et le ramassage de roche facilitera le passage. L’association AIKU, situé sur place à déjà commencé le travail ». Une réflexion avec l’État doit également être menée pour retravailler les règles de navigation.
Alors 7 mois après, quel est l’état des lieux ? « Tous les éléments ont bien été pris en compte dans le cadre de la consultation sur le projet de la SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux). Quelques actions sont déjà en cours et les autres seront déployées dans le cadre de la mise en œuvre de notre troisième plan du SDAGE 2022-2027 ». Il sera rendu officiel dans le courant du mois de septembre 2022.