Ce jeudi 18 août 2022, les salariés de l’Ébène se sont réunis à la Maison du Peuple pour témoigner de leur situation au 12ᵉ mois de leur grève.
Depuis près d’un an, les soignants de l’association Ébène sont en grève pour protester contre l’obligation vaccinale. Dans la salle de la Maison du Peuple, ils sont 13 à témoigner de leurs difficultés au quotidien. Un an sans salaire et des dettes accumulés. Aujourd’hui, ils demandent à être entendus et réintégrer.
Une question de conviction
Jean-Marc Nemouthe, soignant à l’Ébène et délégué syndical UTG-ASS Ébène, raconte qu’au début de la crise sanitaire, il voyait les autres structures être contaminées. « Nous n’avons eu aucun drame en 18 mois de Covid ! », se souvient-il. Peu de temps après, il est question de vaccination obligatoire pour continuer d’exercer. Pour les 13 salariés, c’est l’incompréhension.
Selon Jean-Marc Nemouthe, les tests sont plus fiables que le vaccin. Ainsi, il prend l’exemple de certains établissements de santé en Hexagone, dans lesquels les directions font revenir des employés positifs, par manque d’effectif. « En quoi nous, nous serions plus dangereux ? », demande le délégué syndical. Des tests chaque semaine… C’était une des possibilités pour ces soignants. Mais la loi de l’obligation vaccinale étant ce qu’elle est, la structure est revenue dessus.
Jean-Victor Castor, député de la 1ʳᵉ circonscriptions est le médiateur. Et le récent représentant de la Guyane à l’Assemblée nationale, affirme sa position pour la réintégration des soignants. « Je soutiens ces personnes en suspension ou en situation de grève » a-t-il déclaré.
Des solutions proposées
Yannick Xavier, secrétaire général de l’UTG, explique qu’à travers cette démarche, cette volonté d’être réintégré, il y a également celle de subvenir aux besoins du quotidien. « On ne demande pas le paiement des jours de grève, mais de leur permettre de retrouver un peu de leur pouvoir d’achat. »
La direction de l’Ébène et les soignants en grève avait réussi à convenir d’un accord. Il était question de se baser sur le montant des dettes : « Nos dettes sont équivalentes à tant de mois et le reste à vivre de notre salaire, on l’oublie. Pour tout le monde, cela revenait à huit mois » expose, Jean-Marc Nemouthe.
En contre-partie, les 13 grévistes s’engageaient à rembourser en totalité par des congés annuels et quatre jours de retenue par mois, le temps d’épurer la dette. Malgré ces échanges positifs et un espoir provenant de la direction, la réponse finale n’a pas été favorable.