La sportive de haut niveau, Sephora Corcher, est devenue pour la deuxième fois consécutive championne d’Europe de Sambo. Malheureusement, c’est silencieusement qu’elle a célébré ce nouveau titre, à Haïfa, en Israël.
Représenter la France, oui, mais sans drapeau, ni hymne national. C’est de cette manière que la championne guyanaise de sambo, Sephora Corcher, a fêté son deuxième titre consécutif. La faute à qui ? À deux instances en différend : la Fédération française de lutte et la Fédération internationale amateur de sambo (FIAS).
En fait, depuis deux ans, la FIAS ne considère plus la France comme une nation à part entière en raison d’un désaccord entre la Fédération française de lutte (FFLDA), qui chapeaute le sambo, et le Comité français de sambo (CFS), une association reconnue à l’échelle mondiale et réglementée par la loi française de 1901.
Mais ce ne sont pas des disputes politiques qui vont déstabiliser la jeune femme de 26 ans : « Quand je suis sur le tapis, on fait abstraction de tout ce qu’il se passe autour. »
La victoire française coute que coute
Alors c’est sous bannière neutre que Sephora Corcher bat la Roumanie : 2-1. Une finale serrée et compliquée physiquement, observe avec recul la sportive guyanaise. Lorsqu’elle remporte ce deuxième titre de championne d’Europe, c’est presque comme une habitude : « La première fois, c’est l’euphorie, la deuxième fois, c’est différent… On la savoure plus », analyse-t-elle humblement.
Symboliquement, l’absence de drapeau français et de marseillaise pèse lors de la remise de prix. « Ça existe depuis 2021, donc ce n’était pas une surprise. Mais c’est vrai que c’est triste et frustrant de représenter son pays sans drapeau ni hymne, parce que c’est une fierté. En plus je suis la seule française à avoir gagné. C’est sûr qu’on aimerait que cette situation se règle au plus vite », confie sportive.
En effet, ce conflit entre ces deux instances « créé » deux équipes de France avec des équipements différents. Aussi, la cohésion n’est pas optimale comme dans une seule et même entité.
De nouveaux titres en vue pour la guyanaise
2023 s’annonce remplit en objectifs. Sephora Corcher compte participer aux World Combat Games en octobre, en Arabie Saoudite. Cette compétition représente un objectif important : « Seule les trois meilleures en catégorie séniors de chaque championnat continentaux y accèdent. C’est un peu comme mes Jeux Olympiques ! »
Puis le mois suivant, en novembre, rendez-vous en Arménie pour les championnats du monde. Et si tout se passe comme prévu, le sambo pourrait avoir son épreuve dans de futurs Jeux Olympiques : « Pourquoi pas pour Los Angeles, en 2028 ? », s’enthousiasme la jeune femme. En effet, la discipline a été reconnue par le Comité international olympique (CIO), en 2021.
Aujourd’hui, Sephora Corcher poursuit son activité au sein de la Police nationale. « Le sambo m’a permis d’intégrer la mission sport de la police. C’est-à-dire que je peux participer notamment à des missions de communication. »